Au-delà des 25 kms, la douleur saisit mon corps d’une nouvelle esthétique.
Je ne regarde plus, je ne chante plus, je ne pense plus… Je me nourris de la souffrance qui envahit mes jambes, grimace mes pieds et taquine mes genoux. Je sais alors à cet instant le bonheur extatique que j’aurais à m’allonger quelques heures plus tard au fond d’un lit douillet ou dans un sac de couchage frigide à qui je redonnerai quelques ondulations…
Le plaisir de cette douleur est extrême mais aussi “ontologique“ parce qu’il lui donne un sens et une… fin !
Et que dire de ces grelottements convulsifs qui, une fois allongé, me saisissent parfois de longues minutes comme si j’étais saisi d’une forte fièvre (alors que ce ne sont que décompensations musculaires…) et m’inondent d’un indescriptible bien-être aux origines probablement bio-chimiques mais aux résonnances quasi-mystiques ? Savoureuse sensation, espérée et guettée comme l’ambroisie divine, mais qui reste capricieuse, soumise aux injonctions d’un autre Monde…
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