Un soir de semaine au retour d’une longue randonnée, esseulé et désarticulé dans un TER bondé ou régnaient en maitre tous les claviers de notre ère digitale, j’ai pris conscience d’un phénomène qui m’a allumé un sourire (discret !) : la marche me rendait coquet !
En effet, c’est comme cela que j’interprétais cette “manie“ qui lors d’une montée sévère et prolongée veut que je guette toujours vers l’amont d’éventuels confrères descendeurs et que lorsque j’en détecte un, je m’arrête et me dissimule pour reprendre mon souffle et paraître le plus décontracté – et le moins essoufflé ! – possible lors du croisement et du traditionnel et sonore “bonjour !“.
Amour-propre certes, orgueil peut-être mais aussi volonté réelle de me donner à voir à l’Autre sous mon meilleur jour avec une mine réjouie, (béate si vous voulez !) et les traits apaisés (et pas ces épouvantables grimaces du marcheur croqué par l’effort).
Je suis là, cheminant, expectorant, mal en train mais heureux et suffisamment lucide pour trouver cela drôle…
C’est ainsi que j’ai toujours imaginé le Paradis : une source intarissable d’humour humblement humain où chaque pas viendrait nous dévisager l’Un et l’Autre, dévoilé par ce filtre (ou bien devrais-je dire philtre ?) bienveillant. Ainsi au Paradis et par exemple, la coquetterie ne serait-elle plus l’apanage dominant des femmes…
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