Alors que notre monde soubresaute et que notre Terre sursaute, je me réjouis presque comme au Dernier Jour, des intenses moments de fraternité que les sentiers nous offrent encore… De cette poire aussi charnue qu’exquise offerte au détour d’un verger par un ouvrier agricole desséché de soleil jusqu’à ce café extrait de sa thermos offert par un oléiculteur sous une bise brulante de froid en passant par ces nombreux saluts joviaux ou signes de la main, timides ou tonitruants ou encore psalmodies souriantes… Je me suis toujours repu de ces étendards fraternels qui fixent à la marge la posture du vagabond, finalement aimée et peut-être désirée. Et dans ces instants qui chantent, je me répète souvent la phrase de Gustave Roud : « la bonne route bien sèche, le bruit des pas sans hâte parce qu’ils ne vont nulle part, et bientôt les étoiles » (Petit Traité de la Marche en Plaine)

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